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Il nuovo libro di MARTINE STORTI "Sortir du manicheisme. Des roses et du chocolat". Ecco la presentazione del libro a cura dell’autrice (che ringraziamo per averci dato il permesso di pubblicarla)

martedì 23 febbraio 2016

Je finissais ce livre début janvier, quand des informations arrivèrent d’Allemagne : la nuit de la Saint Sylvestre, des centaines d’hommes, la plupart d’origine maghrébine, se livrèrent à des agressions sexuelles (attouchements et viols) contre des centaines de femmes, principalement dans le quartier de la gare de Cologne, mais aussi dans d’autres villes allemandes.

Les informations, chaque jour plus nombreuses et précises, me plongèrent dans un mélange de stupéfaction, d’étonnement et de colère. Peu à peu, grâce aux témoignages des victimes, se dessina en effet une scène assez terrible : celle d’une chasse aux femmes, devenues des proies à attaquer, à attraper, à soumettre.

Je fus hélas moins étonnée par la tournure que prirent rapidement les débats et polémiques, en particulier sur la scène française. Hélas, car une fois de plus, l’événement, pourtant sidérant, fut rapidement intégré à une grille de lecture préétablie. Pour les un-es, il fallait vite le banaliser, en affirmant que les violences sexuelles contre les femmes étaient le fait d’hommes de tous temps, de tous pays, de toutes cultures et de toutes religions.

Telle était la manœuvre : mettre un signe égal entre tout pour échapper à l’opprobre suprême, le racisme, et ne pas faire le jeu de l’extrême droite, des opposants à l’immigration, des tenants du choc des civilisations et des cultures. Pour d’autres, il s’agissait bien de s’autoriser de cette chasse aux femmes pour faire la chasse aux immigrés, aux réfugiés, aux arabes, aux musulmans, tous mis dans le même sac, tandis que des antiféministes affirmés, des opposants constants à l’émancipation des femmes s’affichaient dans l’instant en apôtres de leur liberté.

Dans l’achèvement de ce livre, j’étais donc rattrapée par ce qui m’avait décidé à le commencer, après les attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Ce qui était déjà difficile à supporter avant ce tragique épisode – la correspondance à la fois inversée et exclusive d’opinions – l’était encore plus après.

Alors que depuis quelques années tourne en boucle la double exhortation de Charles Péguy – « Il faut dire ce que l’on voit » et « voir ce que l’on voit »-, j’ai plutôt l’impression que chacun ne voit que ce qui l’arrange, devenant ainsi aveugle ou sourd au reste. D’où ces intimidations, ces interdictions, ces injonctions à être d’un camp ou d’un autre, plutôt d’un clan ou d’un autre. D’où aussi ce désagréable sentiment d’être coincée, prise en otage.

L’air du temps est à l’inconditionnalité, il faut penser blanc ou noir, être pour ou contre, absolument, sans nuance. L’exigence de Péguy, qui devrait être la marque d’une lucidité et d’une libération, se transforme en asservissement. Vient alors l’envie de refuser cette correspondance à la fois inversée et exclusive d’opinions qui nous étouffe. Dire non pour respirer.

C’est donc un livre pour celles et ceux, fort nombreux, qui en ont assez. Assez des oppositions binaires et dogmatiques, des interdictions, des injonctions à être d’un camp ou d’un autre, d’un clan ou d’un autre. Assez de ces intimidations qui nous aveuglent, qui visent à nous coincer, à nous obliger à dire blanc ou noir, à être pour ou contre, absolument, sans nuance. Autant d’affaiblissements face aux assassins.

Autant d’impasses qui empêchent de penser le présent. Assez de juger islamophobe toute critique de l’islam ou de rendre complice du terrorisme quiconque ne met pas les musulmans dans le sac du fanatisme islamiste. Assez de voir dans les « issus de l’immigration » des menaces contre l’identité française ou de ne les regarder que comme des dominés et des victimes. Assez des concurrences identitaires, tandis que la peur de la différence (de religion, de culture) se conjugue avec la peur de l’indifférenciation (de sexe, de genre). Assez des brouillages et des confusions délibérément entretenues, qui transforment tout défenseur du libéralisme culturel en acteur de la financiarisation du monde.

Ou qui font du féminisme tantôt l’autre nom du néocolonialisme, tantôt l’une des composantes d’une prétendue horreur sociétale, responsable de l’abandon du peuple et de la montée du Front national. C’est un livre qui se tient autant à distance d’Alain Finkielkraut que d’Alain Badiou, de Jean-Claude Michéa que de Michel Onfray, autant à distance de Riposte laïque que des Indigènes de la République.

Du pain et des roses, voilà ce que réclamaient des ouvrières au début du xxe siècle. Faisant du sociétal l’ennemi du social, certains s’autorisent du peuple pour lui refuser les roses. Comparant le féminisme à du chocolat, d’autres veulent l’interdire aux femmes au nom de ce qui se donne pour une loyauté religieuse ou communautaire. Pourquoi ne pas essayer un autre programme : respirer le parfum des roses et goûter la saveur du chocolat, c’est-à-dire réhabiliter l’émancipation, restaurer le collectif, retrouver l’universel.

http://www.martine-storti.fr/

En librairie le 3 mars : http://martine-storti.fr/sortir-du-...



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